B. Guasch : « On dérange ou quoi ? »
Bernard Guasch, le prĂ©sident des Dragons, qui croit toujours au redressement prochain de son Ă©quipe, n’a toujours pas digĂ©rĂ© la dĂ©faite de samedi, face Ă Bradford (24-30), qui a vu l’arbitre Ian Smith refuser quatre essais aux Catalans.
Le moins que l’on puisse Ă©crire c’est que l’arbitrage de Ian Smith (terrain) mais aussi celui de David Merrick (vidĂ©o) a soulevĂ© l’ire des supporters et des dirigeants catalans, samedi, lors de la rencontre Dragons-Bradford. A quatre reprises, le « central » a fait appel Ă l’examen des images pour… quatre essais « sang et or », jugĂ©s litigieux. Verdict : Ă chaque fois, Bird et les siens se sont vus refuser les quatre points. Or, les images d’Orange TV, Ă©tayĂ©es par l’Ă©tude du consultant-arbitre Olivier Dumeaux, confirment qu’au moins trois d’entre-eux Ă©taient valables (Pelo, Bird et Bosc). Bernard Guasch, le prĂ©sident de la franchise roussillonnaise ne dĂ©colĂ©rait toujours pas hier.
Avec le recul, quel est votre sentiment aprĂšs le cinquiĂšme revers de la saison de votre Ă©quipe ?
Je suis toujours en colĂšre. Je n’ai pas encore digĂ©rĂ© le fait de perdre, non pas sur une mais sur quatre dĂ©cisions arbitrales, toutes aussi injustes. L’arbitre est allĂ© chercher des choses incroyables pour justifier ces annulations. Sur les actions de Dimitri Pelo et surtout de Thomas Bosc, tout paraĂźt pourtant limpide. Eh bien non ! Imaginez qu’il a sollicitĂ© quatre fois la vidĂ©o en une mi-temps. Je n’avais jamais vu ça. Et la sentence a toujours Ă©tĂ© en notre dĂ©faveur. Il y a de quoi se poser des questions, non ? C’est Ă dire ? Notre bon parcours l’an dernier, l’affaire Bird, qui pour moi n’en est pas une… bref, j’ai parfois l’impression qu’on nous en veut. On dĂ©range ou quoi ? VoilĂ la question que je me pose. Regardez sur l’essai de Bradford, Ă la derniĂšre minute. Il ne reste qu’une poignĂ©e de secondes Ă jouer et les Bulls marque sur un en-avant de passe. Mes joueurs s’arrĂȘtent pensant que l’arbitre va le signaler et les voilĂ qu’ils aplatissent. Non seulement, Ian Smith valide l’essai, mais il ne demande mĂȘme pas la vidĂ©o. Il y a deux poids, deux mesures. Autre interrogation. Pourquoi les Dragons comptent 70 pĂ©nalitĂ©s Ă leur compteur (ndlr : 62 en fait) alors que les autres Ă©quipes naviguent Ă 40 pĂ©nalitĂ©s (ndlr : voire 28 pour les Harlequins) ? Comment est-ce possible ? Nous ne sommes pas deux fois plus agressifs que nos adversaires tout de mĂȘme. Parfois, je reproche mĂȘme aux miens de ne pas l’ĂȘtre assez, c’est dire.
Qu’allez-vous faire ?
Nous prĂ©parons un dossier vidĂ©o des essais refusĂ©s et des pĂ©nalitĂ©s dont nous sommes parfois les victimes pour les envoyer Ă la RFL. Nous allons Ă©galement demander Ă Stuart Cummings, le responsable des arbitres, de venir Ă Perpignan pour qu’il nous explique ce qui ne va pas. Alors aujourd’hui, non seulement, je suis en colĂšre, mais je suis aussi triste pour le coach qui est un bon mec, croyez-moi. Cela fait trois mois qu’il est lĂ , qu’il bosse comme un forcenĂ©, qu’il multiplie les efforts pour s’intĂ©grer au niveau de la langue et les rĂ©sultats peinent Ă venir. Il faut dire que l’Ă©quipe n’a pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e par les blessures (Fakir, Mogg, Raguin, Croker, Ryles, Carlaw…), c’est ce qui me pousse Ă ne pas ĂȘtre inquiet.
Comment expliquez-vous ce début de saison poussif ?
Je pense que l’effet Coupe du monde n’y est pas Ă©tranger. Les joueurs français ne sont rĂ©apparus Ă l’entraĂźnement que dĂ©but janvier. Avec un demi-match amical dans les jambes, nous accusons un dĂ©ficit au niveau des automatismes. Les Ă©quipes anglaises sont dĂ©jĂ au top. Nous en tirerons les leçons pour la prochaine intersaison.
La deuxiÚme mi-temps enflammée face à Bradford ne doit-elle pas inspirer les Dragons pour les matches à venir ?
C’est sĂ»r, nous avons produit notre meilleur rugby de la saison. Les joueurs ne mĂ©ritaient pas de perdre. C’est comme ça. En ce moment, rien ne nous sourit. Aujourd’hui, la Super League a considĂ©rablement Ă©levĂ© son niveau. Il n’y a plus de petites Ă©quipes. Et je suis convaincu que nous sommes en mesure d’aller nous imposer Ă Leeds. Vous verrez, il va y avoir encore de belles surprises dans ce championnat haut de gamme.
Recueilli par Arnaud Hingray