Sorti de la Coupe d’Angleterre au tour précédent, le Toulouse Olympique dispose d’un week-end de repos, le premier depuis le début de la saison. Ce week-end de ‘Cup’ marque également la fin des matchs allers de la première partie du Championship. L’occasion pour l’entraîneur Olympien Sylvain HOULES de dresser un bilan du début de saison de son équipe, et d’aborder la suite du championnat, toujours avec la même détermination.
Quel bilan dresses-tu des premiers mois de compétition ?
Sylvain HOULES : Sur le bilan général, c’est bien sûr positif de se situer à cette seconde place avec 8 victoires et 3 défaites. Mais au-delà de ça, je trouve que nous avons appris beaucoup de choses avec ces 11 premiers matchs, 12 en comptant celui de la Cup, ce qui nous a permis de progresser à une bonne vitesse.
Nous nous sommes bien adaptés à ce niveau du Championship et à ses exigences puisque semaine après semaine, il faut être prêt physiquement et mentalement. Nous avons su nous faire face à différents styles de jeu, différentes équipes, différents joueurs. Nous avons aussi vu que notre jeu leur pose des problèmes, que notre défense est bien en place et ça montre tout le travail réalisé depuis quelques années, et récemment, avec notre intersaison.
Le boulot d’Adam (INNES), de Christophe (TOUSTOU), et de l’ensemble de notre staff sportif, je pense à Charlotte LANDMANN et Jonathon GREEN (préparateurs physique assistants) est très positif.
Et l’autre point important de ce travail, c’est d’arriver à ce week-end « off » avec la totalité de notre effectif. Nous n’avons aucun blessé. Nous en avons eu, mais ils ne le sont pas restés très longtemps et sont revenus très vite à la compétition. C’est grâce à ce boulot de préparation et celui réalisé par notre staff médical et Yoann FERRIE, responsable réathlétisation, qui sont vraiment performants.
Tous ces petits points font que nous en sommes là. Ce sont des choses que nous avions ciblées l’an dernier, que nous voulions améliorer et je trouve que c’est très positif, nous y arrivons.
Optimiste donc pour la suite ?
Sylvain HOULES : Optimiste, c’est un grand mot car il reste beaucoup de rugby à jouer mais c’est vrai que nous nous sommes mis dans les meilleures conditions pour attaquer les matchs retours. La suite ne dépend que de nous.
Ce ne sera pas facile, au contraire même, ce sera encore plus compliqué. Nous l’avions vu en League One, où les équipes adverses s’étaient mieux adaptées à notre jeu lors de la seconde phase et elles avaient fait évoluer leur jeu. C’est ce qui va se passer en Championship. Il faut donc continuer à travailler dur car ce ne sera pas facile, mais je pense que oui, nous sommes dans les meilleures circonstances pour aborder ces 12 prochains matchs de championnat.
Si les adversaires évoluent, il faut sans doute s’attendre à voir le TO évoluer aussi. Quels sont les points d’amélioration que tu as relevés durant ce début de saison ?
Sylvain HOULES : Depuis que nous avons pris les rênes de l’équipe fin 2013, nous avons toujours été à la recherche d’une évolution constante. C’est ce qui fait partie de notre culture, de notre philosophie, et le jour où nous n’évoluerons plus, c’est là où il faudra commencer à se poser des questions. Nous sommes sans cesse dans la quête de l’amélioration, que ce soit individuellement ou collectivement.
Nous avons pu voir sur les 2 matchs du week-end dernier, à Londres et contre Hull KR, que nous avons raté pas mal d’opportunités, notamment à la finition. Au plus haut niveau, c’est un problème qui peut nous faire perdre des matchs. La rencontre à Londres illustre parfaitement cela. Il y a encore cette dernière passe à améliorer, notre jeu au pied, notre intelligence de jeu peut être encore meilleure, jouer toujours plus juste… En défense, nous devons travailler également sur notre technique de placage par exemple.
Je pense que nous jouons pour le moment 85% juste, il y a donc encore une marge de progression par rapport à ce que nous recherchons. Mais les joueurs en sont conscients, ont faim, aiment chercher à s’améliorer. Nous ne sommes jamais dans le négatif, ce n’est pas de la critique, c’est pour continuer à progresser, et c’est ce qu’ils veulent.
Comment maintenir la motivation des joueurs au maximum tout au long de ces semaines ?
Sylvain HOULES : Je ne pense pas que les joueurs aient besoin d’une motivation de notre part. Ils savent très bien que nous n’avons joué que 11 matchs et que la saison est loin d’être finie. Ils sont donc motivés.
Nous sommes sortis du match contre Hull KR usés, fatigués par l’intensité du match, mais si nous avions eu à rejouer ce week-end, les mecs auraient été prêts, physiquement et mentalement.
Les joueurs savent maintenant ce que nous attendons d’eux sur le terrain, ce qu’ils doivent faire de leur côté, ce que le Championship exige. C’est ça le professionnalisme. Nous avons un groupe très intéressant, c’est un régal de travailler avec eux.
Ils savent que le chemin est encore long, il faut rejouer toutes les équipes, dont Halifax deux fois, qui est une des meilleures. Les garçons savent où ils veulent aller, ce qu’ils veulent faire dans cette équipe. C’est ce qui est intéressant pour nous le staff.
Le Top 4 est l’objectif depuis le début de la saison. Est-ce que tu commences à envisager la deuxième phase, ou tu restes focalisé sur la première ?
Sylvain HOULES : Non, je ne pense pas du tout à la deuxième phase. Il faut anticiper sur quelques points, mais pas plus. Nous avons l’habitude de travailler semaine après semaine, match après match et je continuerai de cette façon. Nous ne parlons que très rarement de ce Top 4 à l’intérieur de notre groupe. Bien sûr que c’est notre objectif important, mais nous voulons aller le plus loin possible aussi.
Pour l’instant, nous sommes à cette seconde place, pourquoi ne pas y rester jusqu’à la fin, voire, si Hull KR pouvait avoir quelques ratés, les accrocher. Il faut viser haut.
C’est pour cette raison que nous ne pensons qu’au prochain match, nous voulons être compétitifs tous les week-ends et nous ne changerons pas notre philosophie. Nous verrons où nous en sommes à la fin de la première phase pour penser à la deuxième. Je ne me projette pas sur le long terme, comme je l’ai dit, il y a encore beaucoup de rugby à jouer. Et dans une saison, tout peut aller très vite, dans un sens, comme dans l’autre.
Il n’y a donc plus qu’à te souhaiter autant de réussite sur les prochains matchs qu’il n’y en a eu jusqu’à maintenant.
Sylvain HOULES : Oui. Ou encore plus aussi (sourire). Nous pouvons espérer mieux. Nous avons eu 3 défaites, à Bradford, Sheffield et Londres, sur lesquelles nous nous sommes appuyés pour nous améliorer, mais ce sont des revers que nous aurions pu éviter aussi. Il faut en tirer les leçons. Nous pouvons faire mieux, il faut que nous fassions mieux, et nous allons continuer à rechercher cette performance, cette excellence, pour voir grand.