«Il possède une accélération terrible et place des cadrages-débordements impressionnants», relate Gilles Dumas, son coach.
Pourtant, chez lui, où le XIII est roi, il rêvait enfant d’être basketteur «pro». Car, si son père maniait évidemment le ballon ovale, sa mère préférait la balle orange. Et puis, un jour, à l’aube de l’adolescence, il regardait des copains s’amuser au XIII. Il manquait un joueur, ils ont fait appel à lui. «Je restais dans mon coin, sans bouger, je ne voulais pas me faire plaquer. Puis, j’ai reçu un ballon et j’ai marqué un essai ; un deuxième ballon, un deuxième essai. C’est parti comme ça», explique-t-il en anglais, langue qu’il a apprise tout seul en regardant des «cartoons» à la TV.
Dans un premier temps, Kuni Minga a continué avec ses amis, pour le fun, avant d’intégrer une structure il y a à peine deux ans. Douze mois plus tard, il était retenu pour évoluer au sein des TNA Lions. Et Pierre Vandome, l’entraîneur français de cette franchise locale, a appelé son ami Gilles Dumas pour lui suggérer de prendre ce diamant à l’état brut.
Découvertes
«J’ai été très heureux d’être contacté, mais cela me faisait tout de même un peu peur de quitter ma famille (il possède cinq frères et sœurs et ses parents ont adopté dix autres enfants) et, pour la première fois, mon pays. Pierre Vandome, qui, pour moi, est plus qu’un entraîneur, m’a rassuré, me disant qu’il connaissait bien le coach. C’est une chance de sortir du pays et de pouvoir se faire remarquer. J’ai saisi cette opportunité.»
Le Papou est ainsi arrivé à Toulouse il y a un mois pour y intégrer le centre de formation du TO. Depuis, il va de découverte en découverte. Le froid et la neige lors d’un stage en Andorre à peine débarqué de l’avion : «Je n’avais jamais vu ça. Chez moi, il ne fait jamais moins de 20°. Mais c’était trop tard pour regretter et j’ai foncé.» Mais encore la nourriture à laquelle il s’est vite adapté ; la musculation ; les entraînements, «plus durs, mais où j’apprends beaucoup, et je dois travailler la défense» ; la Ville rose et «ses jolies filles» (rires).
Ses copains du centre de formation (il partage un appartement avec Cyril Moliner) s’occupent de lui, Eloni Vunakece l’a pris sous son aile, et Kuni Minga, timide et sympa, est heureux. Prêt à faire le bonheur du TO.
Jean-Paul Pronzato
Source: La Dépêche
