En accord avec les valeurs du Club et la politique de la RFL (Fédération Anglaise), et avec le soutien de diverses institutions locales, l’Inclusion, la Diversité et l’Égalité seront à l’honneur ce samedi 24 juin lors du match entre le Toulouse Olympique et les Bradford Bulls. Parmi les nombreuses animations proposées ce jour (programme), le club des Tou’Win sera présent sur le parvis en avant match.
Pour l’occasion, nous avons posé quelques questions à Samuel LAFON, vice-président de Tou’Win et Hugo PEZET, seconde ligne au TO XIII.
Samuel, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre club ?
Samuel LAFON : Je suis vice-président des Tou’Win, un club de rugby loisir créé en 2006, qui a pour but de travailler sur l’inclusivité. On intègre hommes, femmes peu importe l’identité affective, l’identité de genre, la nationalité mais également le niveau de rugby et on joue tous ensemble. Le club était à l’origine exclusivement LGBT puis s’est ouvert afin de devenir plus inclusif. Dans d’autres clubs, il manquait un certain confort dans les échanges en lien avec la vie privée, ce n’était pas facile de s’exposer. Est donc né un endroit un peu «safe place», où les joueurs peuvent combiner qui ils sont et leur passion, le rugby.
Samuel, Hugo, quels sont les objectifs de vos clubs en dehors et sur le terrain ?
Hugo PEZET : Sur le terrain, être le meilleur, se dépasser, montrer l’exemple. En dehors, être un bon citoyen, garder le smile en globalité être un bon modèle.
Samuel LAFON : Sur le plan associatif, sur le terrain, l’idée est que chacun se sente à sa place, un terrain de rugby est un peu comme la société, il y a des postes particuliers, de toutes les morphologies, de toutes les tailles et les compétences qui sont nécessaires à un poste sont décorrélées de l’orientation affective ou encore de l’origine ethnique. En dehors du terrain, plus de tolérance, plus d’inclusion ce qui entend moins de discrimination pour le combat principal de l’association.
Comment l’association Tou’Win apporte son soutien aux joueurs ?
Il existe plusieurs façons, de manière interne, on accueille tout le monde et la question d’inclusivité est majeure. Aujourd’hui nous marquons une différence entre des clubs tolérants et des clubs inclusifs, chacun est inclus à des rythmes qui peuvent différer, et on accompagne les joueurs. A l’extérieur, nous sommes présents à de nombreux évènements, nous prenons part à des actions telles que la Pride. Ainsi nous montrons qu’un club inclusif fonctionne, d’un point de vue social mais aussi sportif : les résultats sont présents. Nous avons terminé Second du championnat d’Europe.
Le collectif est-il une force ou bien une difficulté pour l’inclusion d’un joueur ?
Hugo PEZET : Le collectif est une force et une aide à l’inclusion, en termes d’individualités cela peut aider à s’ouvrir, à s’élever. C’est le cas à mon échelle, et par supposition, il peut en être une pour d’autres. C’est un plus qui donne une certaine forme de confiance en soi et une forme de partage.
Samuel LAFON : Le collectif c’est un catalyseur, il peut être extrêmement négatif tout comme positif. D’un point de vue négatif, le collectif se ligue dans le mauvais et nuit à une personne, les conséquences finales peuvent être décuplées. Les LGBTQIA+ sont des personnes majoritairement touchées par ces actes d’une gravité certaine. Le côté positif quant à lui résonne au cœur du club. De nombreuses personnes sont membres afin de découvrir le monde du rugby et se découvrent, d’autres sont membres pour le côté LGBTQIA+ avec leurs craintes mais parviennent à être plus à l’aise sur cette question.
Selon vous quel rôle doit ou devrait jouer le sport vis-à-vis de l’inclusion ?
Samuel LAFON : Le sport est un endroit particulier, lorsque l’on est au collège, au lycée, on ne va pas trop en maths ou autre matière avec une boule au ventre. Le sport est un petit peu différent, c’est un endroit un peu particulier dans lequel il peut se jouer des choses. Tout d’abord, je souhaite souligner les progrès qui ont été faits en termes d’inclusion au niveau de l’homophobie, beaucoup de choses positives se produisent dans le sport, cependant il y a encore du chemin à parcourir. Je pense que la prochaine étape est de passer un cap entre tolérance et inclusion.
Hugo PEZET : En tant que joueur, je trouve que le sport apporte la notion d’oser, à travers des expériences sur et en dehors du terrain, qui permettent d’oser faire plus de choses. De plus, comme vous l’avez dit Samuel, la notion d’oser permettra peut-être à un sportif plus tard de se montrer et d’oser dévoiler son identité affective, sans honte.
Pour plus d’informations sur Tou’Win : https://www.touwin.com/
