11/10/2008 – www.lequipe.fr
Samedi, vers 23 heures, l’équipe de France s’envole pour l’Australie où elle va participer à la prochaine Coupe du monde.
«Gilles Dumas, quel objectif vous êtes vous fixé pour cette Coupe du monde qui se déroule cette année dans le fief du rugby à XIII, l’Australie ?
Très sincèrement, on vise une demi-finale. Même si toutes les équipes nationales en lice, à commencer par les Ecossais et les Fidjiens, nos adversaires du tour qualificatif, ont haussé leur niveau de jeu, le XIII de France a un potentiel qui doit lui permettre de réaliser cet objectif.
Pour y parvenir, vous devez terminer premiers de la poule qualificative…
Oui, c’est une obligation. Un seul pays étant qualifié pour jouer les quarts de finale, on n’aura pas d’autre choix que de battre les Ecossais (le 26 octobre à Canberra) et les Fidjiens (le 1er novembre à Wollongong). Il nous faudra êtres bons tout de suite, poser immédiatement les jalons qui doivent tracer notre route vers les quarts, certainement contre les Tonga ou les Samoa, puis les demi-finales.
Que savez-vous de vos deux premiers adversaires ?
On a joué l’Ecosse il y a un an. On avait gagné (46-16) à Perpignan. Mais depuis, les Ecossais sont allés chercher des joueurs en NRL (le championnat australien professionnel), en fouillant dans les états civils pour trouver des Australiens dont les descendants venaient d’Ecosse… L’équipe écossaise sera différente de celle que nous avons affrontée en octobre 2007. Les Fidjiens sont tous des joueurs évoluant en NRL ou dans le championnat des provinces australiennes. Leur seule faiblesse ? Ils ont du mal dans la gestion du jeu, un peu comme leurs cousins quinzistes.
Votre manque de reconnaissance médiatique est-il une source de motivation supplémentaire pour vos joueurs ?
C’est vrai que le XIII de France est le porte-drapeau de notre Fédération. On a envie qu’on parle un peu plus de nous. On bosse très dur, sans avoir les retombées qui vont avec nos efforts. La Coupe du monde est l’occasion de faire parler un peu de nous. Même si elle se déroule loin de la France, aux Antipodes, on a vraiment l’envie de réussir. D’être un peu dans la lumière… Quand on rencontre d’autres sportifs, et qu’on discute avec eux de leur préparation, on sait que nous faisons les mêmes efforts mais qu’en retour, nous n’avons pas de reconnaissance.
Le parcours des Dragons Catalans en Super League n’a-t-il pas fait bouger un peu les choses ?
Oui, bien sûr. Les résultats des Dragons nous ont redonné du courage. Il y aura un deuxième impact avec l’accession de Toulouse en National League One, la deuxième division britannique (NDLR : Et dont Gilles Dumas sera le prochain entraîneur), la saison prochaine. En Languedoc-Roussillon, on sent un véritable impact Dragons Catalans sur l’intérêt des jeunes. Au XIII de France de poursuivre sur cet élan.
Si vous atteignez les demi-finales, vous devriez retrouver l’Australie face à vous…
J’imagine mal les Australiens, chez eux, ne pas sortir premiers de leur poule. Ce serait pour nous la cerise sur le gâteau. Je signe tout de suite pour un tel résultat, même s’il est le but avoué de notre Coupe du monde.»